"Pourquoi voter?"
"Why vote?"
Ex-æquo : Julien Hage (Terminale) & Jean Carnesecchi (Seconde)
Jean :
Le lundi matin de la semaine du concours (qui avait lieu le jeudi), je n’étais pas au courant de l’existence du prix d’art oratoire Jean-Baptiste Massillon. Il faut admettre qu’en 2nde, personne ne regarde les affiches… Toujours est-il que la même journée, à 13h et quelques, j’étais désormais participant. Comme bâton, notre professeur, ici anonyme, nous avait parlé d’une fille d’une autre classe de seconde qui s’était valeureusement inscrite et avait préparé son discours en anglais. Il s’est avéré que ce n’était pas le cas.
Bref, le sujet étant « Pourquoi voter ? », je me suis mis en quête d’informations utiles sur la grande toile (mauvais réflexe). Heureusement, les manuels de français contiennent tous des chapitres sur l’éloquence et vous donnent des conseils très utiles (c’est très ironique, bien évidement). Une fois mes informations plus ou moins trouvées, je me suis mis en devoir des les organiser. Si ça vous rappelle des mauvais souvenirs, c’est normal : on fait la même chose en commentaire de texte.
Le matin même, je me suis entraîné pendant des heures, criant devant le gymnase, dans la cour, devant Monsieur N… Je voulais dire mon prof de DNL. Enfin bon, j’étais fin prêt. Je me rends dans la salle des fêtes, vêtu de mon pull qui me fait crever de chaud et vois la douzaine de participants au concours. Il n’y a que trois 2nde. Pas de pression ! La salle est pleine à craquer, les candidats passent les uns après les autres grâce au hasard qui les désigne. Certains sont mémorables : un grand trou de mémoire en plein milieu de la récitation, un propos extrémiste, un lapsus pour le moins révélateur… Puis vient enfin mon tour. Il n’y a presque personne dans la salle : tout le monde est partit déjeuner et écouter les « express Eur’self ». Je danse le swing avec mes notes (en effet, je tremble comme une feuille quand je parle en public), mais d’une voix ferme et assuré, je traite la société de misogyne car si les hommes votent depuis l’antiquité, les femmes ne votent, elles, que depuis soixante-dix ans. Éclats de rire dans la salle. Je suis un peu rassuré. Pour finir en beauté, j’insulte la jeunesse avec les termes « pessimistes » et « cyniques », et je dis à ceux qui se sentent concernés qu’il est temps de grandir et d’arrêter de se contenter de dire que le monde est pourri jusqu’à la moelle. A la fin, j’exhorte les adultes à voter dimanche plutôt que d’aller à la pèche.
Juste après moi vient la pause. Je reçois des commentaires : des filles de terminales qui ont bien aimé mon commentaire sur le droit de vote des femmes, des compliments par ci, et… une critique de mon camarade A.B. qui m’a dit que j’avais commis une grosse faute : j’avais demandé d’aller voter plutôt que d’aller à la pèche ! Lui qui aime tant pêcher, il s’est senti visé. Bon, je garde espoir et vais manger un bout dans « la cuisine du monde » où il n’y a déjà plus rien. Chouette ! Bref, le concours reprend, les candidats passent, la camarde de 2nde nous sort une énumération de données visant à prouver le sexisme dans le droit de vote, puis le jury part délibérer. Il met d’ailleurs un peu de temps.
La finale des « Express Eur’self » a lieu, le jury donne les prix aux terms qui ont gagnés face aux trois petites secondes sur le thème « Est-ce qu’un hamburger et je sais plus quoi suffisent à rendre un adolescent heureux ? ». Puis, coup de théâtre, le jury sort de derrière le rideau ! Suspens !
Deux vainqueurs ex-æquo : J.H. (qui tentera sa chance au concours Lysias l’année suivante) et… moi. Franchement, ça m’a surpris. Bon, je suis monté sur la scène avec J.H. pendant que la foule en délire nous acclamait, j’ai sourit, j’ai tenu le diplôme avec l’autre parvenu et puis nous sommes allés manger ! Voilà. Pour la petite anecdote, alors que je rentrais chez-moi, le ciel a vidé ses entrailles sur mes vêtements perméables et mes frères m’ont accueilli comme si quelqu’un était mort dans la famille. Ça, c’est du contraste !
Edouard : Le grand à lunettes sur la gauche... C'est moi ! Alors, oui, je n'étais pas très souriant ou en train de danser, tout simplement parce-que j'étais en train de convaincre les gens d'aller voter le dimanche qui suivait...
Voici mes quelques conseils pour convaincre une assemblée... et un jury !
Première étape : bien savoir son texte. Oui, il est préférable de venir avec ses idées en tête. L'improvisation peut être le fort de certains, mais si vous préférez avoir des notes, sachez quand même sortir votre nez de la feuille. A vrai dire, c'est LE conseil important de n'importe quel concours. Si vous avez assez d'assurance, la feuille doit vous servir uniquement de rappel de plan. En effet, ne JAMAIS rédiger une feuille de notes... JAMAIS !! Sinon, vous serez tenter de lire... Or, on nous demande de dire son avis et pas de le lire. :)
Pour ce qui est du texte, bien soigner l'introduction et la conclusion. Ce sont les deux éléments qui marqueront le plus le jury. Ce sont les deux parties à réaliser avec soin
Ensuite... l' humour... C'est cool ! Si vous trouvez des situations ou des blagues amusantes, n'hésitez pas. Sauf si c'est vraiment de mauvais goût, manier l'humour peut vous faire monter dans l'estime du jury, et détendre un peu l'atmosphère.
Euh... Quoi d'autre... Hum... Ah oui ! Ne jamais laisser de "blanc"... Le silence euh... risque de vous oppressez et de euh... créer un cercle vicieux, alors n’arrêtez pas de parler, et évitez les "euh" en milieu de phrase. Vous pouvez tout de fois faire des pauses intentionnelles bien sûr. Mais s'il vaut mieux ne pas s'arrêter de parler, entraînez vous à parler doucement (enregistrez vous !). En effet, sous le stress, tout le monde tend à parler trop vite... Pour compenser : respirez ! Je ne vais pas vous faire un cours sur la respiration (bien que celà existe), mais vous pouvez faire vos propres recherches : respirez convenablement vous calme et vous permet de lire convenablement ... En résumé : prenez votre temps !
Pour ce qui est du souvenir de cette superbe journée, je pense que Jean a assez bien résumé toute la matinée. Du coup je peux juste vous dire qu'il faut savoir garder son calme et se jeter à l'eau. Une fois sur scène, vous commencerez à vous sentir plus à l'aise dès que vous aurez fini votre introduction. Voila, c'est tout pour moi !
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